Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 13:41

La ministre de l’écologie a repoussé "sine die" la mise en application de l’écotaxe prévue pour le début de l’année 2015. Cette décision est d’autant plus surprenante qu’une phase d’expérimentation était en cours depuis le 01 octobre, afin de prendre le temps d’évaluer l’impact d’une telle mesure qui aurait pu rapporter 4 milliard d'€uros l'Etat. Cette précipitation, qui donne raison aux pressions et aux menaces des lobbies routiers contre l’intérêt général, est particulièrement choquante pour les écologistes.

D'autant que dans notre Région, le canal du Rhône à Sète, le Canal du Midi, la construction de la ligne LGV frêt/voyageur contournant Nîmes et Montpellier, la construction de Montpellier à l'Espagne du TGV, l'ouverture aux voyageurs de la ligne Bagnols/Nîmes sont des chantiers freinés par le manque de fonds d'investissements alors que le Languedoc est un couloir privilégié entre l'Europe du Nord et du Sud pour les transporteurs internationaux. Cet énième report en forme d’enterrement est un signal terrible au moment où le débat sur la transition énergétique française est en passe d’être engagée devant le Parlement; à quand des mesures, permettant à notre notre pays de se tourner vers des solutions d’avenir et un modèle de développement plus propre, plus sain et durable?

De nombreuses mesures compensatoires avaient été prises à l’origine, dès 2009, pour favoriser le transport routier (diminution de la taxe à l’essieu, exonérations fiscales diverses, comme la TICPE1) en prévision de la mise en place de l’écotaxe. Rien ne justifiait donc cette victoire des lobbies. En France, ce dispositif, déjà fortement raboté au demeurant (4 300km au lieu de 15 000km prévu initialement, engendrant moitié moins de recettes) aurait permis de financer et de développer d’autres modes de transports, moins polluants, comme les frêts ferroviaire et fluvial.

De nombreux projets sont désormais gravement menacés. S’ils parviennent à voir le jour, ce sera au prix d’efforts supplémentaires de la part des contribuables et des usagers de l'autoroute, qui paieront pour les pollueurs. Les questions locales de pollutions sonores, de pollutions de l’air (rappelons que Nîmes est régulièrement classé en alerte ozone), de rénovation des routes, rencontrées par nos concitoyens, ou les questions internationales d’émissions de Gaz à effet de serre et de réchauffement climatique ne sont malheureusement pas, elles, reportées «sine die».

Alain FABRE-PUJOL, Secrétaire du groupe;

Sibylle JANNEKEYN, Porte-Parole Groupe Nîmes Europ'écologie

Partager cet article
Repost0

commentaires

J
Le principe du pollueur payeur est sain, mais sa mise en application dans l'écotaxe (déjà le nom n'est pas porteur) a totalement manqué de pédagogie et n'est pas comprise pas une fraction importante de a population qui n'y voit qu'une taxe de plus.
Répondre