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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 21:18
pétition pour une agriculture de qualité

"Seule une mobilisation massive des citoyens, des paysans et des consommateurs obligera le Ministre et la Commission européenne à prendre des décisions. Mobilisez-vous contre les fermes usines qui s'installent dans vos départements, et sensibilisez vos familles, vos voisins, vos amis en signant cette pétition d' Avaaz."

José Bové

Des milliers de vaches et chèvres agglutinées dans d’immenses entrepôts. Bourrées de médicaments. Reliées à des pompes à lait, tandis que le paysan qui s’occupe d’elles est réduit à un simple rouage dans cette énorme machine. Voilà ce que promet l’ouverture de l’usine aux 2200 animaux à l’étude dans la région de Tours. Mais la préfecture n’a pas encore donné son autorisation, et nous pouvons encore l’arrêter. Cette nouvelle ferme industrielle géante est le pur produit d’un système déshumanisé, qui avilit le métier de paysan et ronge les écosystèmes de la région. Il est à l’opposé d’une agroécologie durable et stimulante pour l’économie rurale, pourtant prônée par le ministre de l’Agriculture. Si nous nous mobilisons massivement dès à présent, nous pouvons créer un tapage médiatique tel qu'il forcera le ministre à abandonner ce projet honteux. Le Salon de l’Agriculture vient de s'ouvrir et cette grand-messe ultra médiatisée est une opportunité unique d’exiger l'abandon de cette ferme inhumaine. Cela serait une victoire cruciale dans le combat pour que les exploitations françaises respectent l’environnement, notre santé, le bien-être des animaux et que les agriculteurs ne soient pas mis de côté. Signez cette pétition et envoyez-la à tous vos proches: Avaaz interpellera Stéphane Le Foll lorsque nous atteindrons 100 000 signatures.

https://secure.avaaz.org/fr/non_aux_fermes_animales_gaantes_jb/?bmCzlbb&v=54402

L’année dernière en Picardie, la première “ferme aux 1000 vaches” a ouvert ses portes, malgré l'indignation des habitants de la région et du monde agricole. Aujourd’hui, une quinzaine de méga-projets sont en préparation en France, menaçant toujours plus les emplois de nos agriculteurs. Le pire est que l’État - c’est-à-dire nos impôts - subventionne à coups de millions d’euros ces installations! Signez cette pétition pour dire non aux fermes animales géantes, et demander à Stéphane Le Foll de maintenir le cap sans céder aux pressions des lobbies de l’industrie agroalimentaire:

https://secure.avaaz.org/fr/non_aux_fermes_animales_gaantes_jb/?bmCzlbb&v=54402

Nous avons déjà joint nos voix et réussi à protéger les animaux en voie de disparition, les abeilles ou les animaux marins. Cette fois ce sont nos agriculteurs et les animaux d’élevage qui nous nourrissent chaque semaine qui ont besoin de nous. Et c’est un nouveau modèle de société que nous pouvons défendre, ensemble. Avec optimisme et détermination,

Marie, Camille, Mélanie, Aloys, et tout l’équipe d’Avaaz

Chers amis,

L'entreprise JBS aux États-Unis engraisse 980 000 bovins sur 13 sites par an. Le plus petit permet d'engraisser 50 000 têtes et le plus gros 120 000. Une entreprise de ce type aurait besoin juste de 80 sites d'engraissement pour couvrir la totalité de la production actuelle en France et remplacer 75000 élevages spécialisés dans l'élevage bovins viandes. Au Vietnam, une femme d'affaires a créé une entreprise laitière qui regroupe 32 000 vaches sur un même site. Les technologies font littéralement exploser toutes les limites. Le gigantisme devient la règle. Le travail réalisé par la Confédération paysanne souligne l'urgence de se mobiliser en France et en Europe contre des élevages de cette taille qui ne peuvent être rentable qu'en exploitants les ouvriers agricoles, maltraitants les animaux, méprisant l'environnement. L'Union européenne doit fixer une taille limite des ateliers hors sols pour éviter que les multinationales de la viande installent des unités de production clés en mains dans les pays les moins contraignants. Seule une mobilisation massive des citoyens, des paysans et des consommateurs obligera le Ministre et la Commission européenne à prendre des décisions. Mobilisez-vous contre les fermes usines qui s'installent dans vos départements, et sensibilisez vos familles, vos voisins, vos amis en signant la pétition pour Avaaz."

José Bové Député Européen

Vice Président de la Commission agriculture et développement rural Parlement européen

POUR PLUS D’INFORMATIONS:

Production et consommation alimentaire - extrait du film Samsara

https://vimeo.com/73234721

Le Dossier de la ferme-usine des Mille Vaches (Reporterre)

http://www.reporterre.net/Le-Dossier-de-la-ferme-usine-des

Après la ferme des mille vaches, voici l’usine des 2200 animaux… (Mr Mondialisation) https://mrmondialisation.org/apres-la-ferme-des-mille-vaches-voici-lusine-des-2200-animaux/

Carte de l'industrialisation de l'agriculture : Une dérive destructrice pour les paysans (Confédération paysanne)

http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=3347

Elevages porcins: l'allègement des procédures entre en vigueur (Actu Environnement) http://www.actu-environnement.com/ae/news/elevages-porcs-enregistrement-reforme-ICPE-20331.php4

Hollande veut simplifier les démarches pour agrandir les élevages (20 minutes) http://www.20minutes.fr/planete/1305462-20140221-20140221-hollande-veut-simplifier-demarches-agrandi...

Salon de l'agriculture, Hollande et Le Foll : un cirque néfaste pour l'environnement (Le Nouvel Observateur)

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1329123-hollande-le-foll-et-le-salon-de-l-agriculture-un-ci...

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 07:11
TGV: bataille du rail en Languedoc

A l’invitation des groupes EELV de Nîmes, NÎMES EUROPECOLOGIE et NIMES-AGGLO

Une rencontre débat Mercredi 2 juillet 2014 à 20h15

au local EELV 31, rue Emile Jamais - Nîmes

Les invités intervenants :

- Eric Boisseau, à l'origine des essais de l'automoteur pendulaire VT610 en 1994 sur Langogne – Alès, consultant formateur en mobilité durable (du vélo jusqu'au TGV), spécialiste des réseaux ferroviaires régionaux il est aussi formateur au CEDIS, centre de formation d’élus locaux. Également représentant régional Languedoc-Roussillon de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (FNAUT), créée en 1978 (groupe de pression d'intérêt général, la FNAUT s'efforce d'infléchir la politique des transports et de l'aménagement du territoire).

- Augustin Bugarella, ancien "conducteur d'essai" des lignes grande vitesse, formateur des conducteurs de train

Ils nous présenteront leurs positions sur les voies ferrées de Nîmes, du Gard et du Languedoc , la grande vitesse (contournement Nîmes-Montpellier) et l’avenir des gares ex-urbanisées dont le projet contreversé de Manduel et bien d’autres sujets : rive droite du Rhône, inter modalité,…...

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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 13:28

, par Audrey Garric

Comment la Terre change sous nos yeux

lakepowell_20130426

La planète change, et nous en sommes fortement responsables. Si certaines évolutions sont naturelles (comme par exemple les éruptions volcaniques), l'activité humaine, du fait de l'urbanisation galopante, de l'industrialisation polluante ou de la déforestation massive, accélère grandement le changement climatique, n'en déplaisent aux climatosceptiques. C'est ce que montre la NASA américaine dans des séries d'images satellite, World of Change, qui documente comment les terres, les océans, l'atmosphère et le soleil de notre planète évoluent année après année. Un projet tant captivant qu'édifiant.

 

Ces transformations ont été captées par huit satellites du programme Landsat, un projet du Centre américain de veille géologique des Etats-Unis (USGS) et de la NASA lancé en 1972 - qui ont également été à l'origine du projet similaire Timelapse, déjà évoqué sur ce blog.

amzone

L'Etat de Rondônia dans l'ouest du Brésil est l'une des parties les plus déboisées de l'Amazonie. Cette série de clichés (dont je n'en reproduis que deux ici, mais qu'il est possible de faire défiler sur le site de la NASA) montre la progression de la déforestation dans la partie nord-ouest de l'Etat entre 2000 et 2012.

aral

Ici, les clichés témoignent du déclin de la mer d'Aral du Sud (entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan) au cours des cinquante dernières années en raison d'un projet d'irrigation massive, ainsi que des premières étapes de restauration de la mer d'Aral du Nord.

glacier

Le glacier Columbia en Alaska (vu ici en 1986 et 2011)  fond à un rythme de 30 mètres par an depuis 2001, en raison du changement climatique, mais aussi de processus mécaniques, note la NASA. Son retrait contribue à l'élévation du niveau des mers - principalement en raison des icebergs qui se détachent.

glacier1

glacier2

Ces images montrent la superficie de la banquise arctique en septembre 1999 et en septembre 2012. Ce dernier mois, la glace de mer avait atteint un minimum de 3,4 millions de km2 – un record de fonte depuis le début des mesures. La banquise recule depuis trente ans, avec une accélération notable au cours de la dernière décennie.

ozone

Le trou de la couche d'ozone en Antarctique a commencé à se former chaque année aux pôles, entre septembre et octobre, depuis le début de la décennie 1980 à cause des composés chlorés (chlorofluorocarbones ou CFC) utilisés par l'homme dans les systèmes de réfrigération et les aérosols. La production de CFC est désormais quasiment nulle, grâce au protocole international signé en 1985 à Montréal, mais ces substances chimiques persistent longtemps dans l'atmosphère.

Ici, apparaît la progression de l'exploitation de sables bitumineux près de la rivière Athabasca, en Alberta (au Canada) depuis 1984. Ces poches de pétrole non conventionnel visqueux et lourd nécessitent une extraction bien plus énergivore et consommatrice d'eau que les hydrocarbures traditionnels. Ces immenses mines à ciel ouvert polluent également l'environnement et génèrent d'importantes quantités de gaz à effet de serre.

dubai

Pour élargir ses possibilités de développement touristique en bord de mer, Dubaï (Emirats Arabes Unis) a entrepris un projet d'ingénierie massif consistant à créer des centaines d'îles artificielles le long de son littoral sur le golfe Persique. Ces deux photos, prises en 2000 et 2011, montrent l'extension rapide de ce programme de construction.

temperatures

Le monde se réchauffe de manière constante depuis le début de la révolution industrielle. Cette série de cartes, établies pour chaque décennie, révèle que la température globale moyenne de la Terre a augmenté d'environ 0,8°C depuis 1880. Les deux tiers du réchauffement ont eu lieu depuis 1975, à un rythme d'environ 0,15-0,20° C par décennie. Selon le dernier rapport du  Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), il est désormais "extrêmement probable" – c'est-à-dire avec une probabilité supérieure à 95 % – que l'élévation de la température terrestre relevée depuis le milieu du XXe siècle est bel et bien le fait de l'accumulation des gaz à effet de serre d'origine humaine.

Audrey Garric

Suivez-moi sur Twitter : @audreygarric et Facebook : Eco(lo)

Photos : NASA. La première montre le Lac Powell, sur le fleuve Colorado (Etats-Unis).

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 09:45

cécile duflot nimesCécile Duflot a participé au colloque « terres nourricières, réserves d’emplois – Des terres agricoles pour qui ? Pour quoi faire ? » organisé par Brigitte Allain et Catherine Grèze à l’Assemblée nationale. Dans l'état de notre réflexion à Nîmes pour un nouveau projet municipal assurant la transition énergétique de la cité le texte de l'intervention de notre Ministre éclaire notre démarche.

 

Le hasard des choses a fait qu’en arrivant, j'ai croisé Pierre Rabhi qui partait, grande source d’inspiration pour beaucoup d’entre nous. Cette rencontre, quelques heures après l’adoption par la commission des affaires économiques de la loi ALUR de l’assemblée à quelques encablures de là, donne tout son sens à nos actions, chacun à notre niveau, tels des colibris, prenant chacun leur part dans la transition écologique de nos territoires.

J’ai acquis la conviction, en tant que ministre responsable de l’urbanisme, qu’engager cette transition passe par une réforme profonde des règles qui encadrent l’urbanisme dans notre pays. Si tout le monde s’accorde aujourd’hui autour du constat, force est de constater que les résistances se font nombreuses lorsqu’il s’agit de modifier les règles, de sortir de la facilité de l’étalement urbain, de créer le cadre juridique d’une ville plus dense et moins consommatrice d’espaces. Les terres agricoles et naturelles, qui perdent tous les dix ans une surface équivalente à un département, ne doivent plus constituer une variable d’ajustement de l’urbanisation. La loi Alur, qui fait couler beaucoup d'encre, comprend 87 articles, donc bien d'autres sujets que l'encadrement des loyers et la GUL, et à l'occasion de son adoption en commission et de ce colloque, je voulais faire le point sur les parties qui concernent la transition écologique des territoires.

Vous penserez peut-être en me lisant que je suis devenue une affreuse technocrate de l’urbanisme. Il est vrai que je parle beaucoup de COS, reclassement de zone 2AU, EPF et d’ingénierie foncière ces derniers temps mais c'est parce que les outils utiles sont cela et que je suis néanmoins convaincue que cette réforme est possible et qu’il convient de la faire sans opposer les zones rurales et urbaines. A ce stade de l’examen du projet de loi ALUR, je suis heureuse de vous annoncer que figurent toujours dans la loi les mesures les plus importantes pour mener cette réforme, malgré plusieurs tentatives d’assouplissement menées par certains partisans du statut quo (j'en profite pour remercier Michèle Bonneton, pilier de la commission des affaires économiques sur ces questions ;). Ainsi, dès l’adoption de la loi, plusieurs grandes mesures feront évoluer notre droit de l’urbanisme, afin de :

- Favoriser le reclassement en zones naturelles des anciennes zones à urbaniser

Le plan local d’urbanisme (PLU) d’une commune prévoit une définition du territoire en quatre grands types de zonage selon la destination retenue pour chaque espace : les zones urbaines (zones U) : déjà urbanisées et où les équipements publics ont une capacité suffisante pour desservir de nouvelles constructions ; les zones à urbaniser (zones AU) : destinées à être ouvertes à l’urbanisation, qui se subdivisent en zones dites 1AU, constructibles et proches de réseaux (voirie, eau, assainissement, électricité) et en zones 2AU qui, à l’inverse, ne sont pas encore constructibles et distantes de ces réseaux ; et enfin les zones agricoles (zones A) : à protéger en raison du potentiel agronomique, biologique ou économique des terres agricoles et zones naturelles (zones N) : à protéger en raison de la qualité des sites, de l’existence d’une exploitation forestière ou de leur caractère d’espace naturel.

On observe aujourd’hui dans les PLU un surdimensionnement des zones ouvertes à l’urbanisation, sans que cela corresponde à l’usage des terrains ni à la réalité des projets d’aménagement envisagés. Ainsi, bien souvent, sont classées 2AU des zones destinées à constituer une réserve foncière purement « théorique ». En outre, les zones 1AU sont trop souvent privilégiées pour l’accroissement d’une commune ou d’un quartier, au détriment d’une optimisation du tissu déjà urbanisé (zones U).

Afin de veiller au juste dimensionnement des ouvertures à l’urbanisation, le projet de loi prévoit

que les zones classées 2AU il y a plus de 9 ans et qui ne font l’objet d’aucun projet d’aménagement seront reclassées en zones naturelles. Si une collectivité prévoit de modifier son PLU pour faire passer une zone 2AU en zone 1AU, il faudra que ce soit sur la base d’une délibération motivée, démontrant que cette ouverture à l’urbanisation est rendue nécessaire par un tissu urbain (zones U) qui n’offre pas d’autres possibilités pour la construction.

- Lutter contre le mitage en protégeant les espaces agricoles et naturels

Les terres autrefois dévolues à l’agriculture sont aujourd’hui grignotées par des constructions implantées dans des zones rurales ou en périphérie des agglomérations. Ce mitage s’avère coûteux en termes d’équipements, de services publics et de réseaux. Il est en outre consommateur de terres cultivables et préjudiciable à la qualité des paysages. Pour lutter contre cette pratique, certains principes limitant la constructibilité seront renforcés.

Dans les communes non couvertes par un document d’urbanisme, la possibilité de recourir à une délibération motivée du conseil municipal sera supprimée, afin de limiter le nombre d’exceptions à la règle d’inconstructibilité. En revanche, les dérogations déjà prévues par le code de l’urbanisme seront maintenues (constructions nécessaires à l’exploitation agricole ou à des équipements collectifs, constructions incompatibles avec le voisinage des zones habitées…).

Pour les communes couvertes par un PLU, le projet de loi prévoit de rendre exceptionnelle la possibilité d’utiliser le « pastillage », qui permet de délimiter, en zone agricole et naturelle, des

secteurs de taille et de capacité limitées. Pour renforcer la maîtrise de l’urbanisation sur ces

territoires, ces « pastilles » seront désormais délimitées avec l’accord du préfet et après avis de

la commission départementale de la consommation des espaces agricoles.

- Lutter contre l’étalement urbain

Le projet de loi ALUR va permettre de doter l’ensemble des territoires, autant que nécessaire, d’établissements publics fonciers (EPF) d’État et/ou locaux afin de favoriser :

- l’égalité et la solidarité des territoires, par la mise à disposition d’une ingénierie performante et la mobilisation d’une ressource fiscale mutualisée et dédiée ;

- l’impartialité dans le traitement des territoires, l’intervention des EPF étant réalisée dans le cadre de leur programme pluriannuel, qui assure la cohérence entre les orientations stratégiques ministérielles, les politiques régionales et les spécificités des territoires.

La loi définira pour les EPF locaux des missions et objectifs similaires à ceux des EPF d’État, afin d’inscrire leur action au service de la production de logements, de la lutte contre l’étalement urbain et de la promotion du développement durable.

La présence de ces établissements permettra d’apporter à l’ensemble des collectivités les compétences et l’expertise technique et financière nécessaires à la mise en œuvre d’une politique foncière efficace.

- Supprimer les Pos

Pour lutter contre l’étalement urbain et améliorer la meilleure prise en compte du volet environnemental dans les politiques locales d’aménagement et de planification, le projet de loi propose notamment de mettre fin aux plans d’occupation des sols (Pos) pour encourager les collectivités à se doter d’un plan local d’urbanisme (PLU).

Les Pos, n’ayant fait l'objet d'aucune évolution depuis de nombreuses années et n’étant pas en révision, font souvent obstacle à la mise en œuvre de politiques nationales notamment en matière d’environnement ou de logement. Or, on trouve notamment des Pos dans des régions où les enjeux environnementaux et les tensions sur le marché du logement sont importants, en particulier l’Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le projet de loi précise aussi qu’en l’absence de transformation en PLU au 31 décembre 2014, le Pos devient caduc et le territoire qu’il couvre se voit appliquer le règlement national d’urbanisme (RNU).

- Maîtriser l’aménagement commercial

Le développement de surfaces commerciales, notamment en périphérie des villes, est très consommateur d’espaces qui pourraient être destinés à d’autres fonctions, notamment l’habitat. Plus de 3 millions de mètres carrés de surface de vente sont autorisés chaque année, alors que les friches commerciales se multiplient du fait de l’obsolescence des implantations.

Pour mettre un coup d’arrêt au développement de friches commerciales, le projet de loi crée, pour les porteurs de projets d’équipements commerciaux, une obligation d’organiser la remise en état du terrain ou de traiter une friche.

Pour limiter la consommation d’espaces et l’imperméabilisation des sols, la superficie des parcs de stationnement des équipements commerciaux sera limitée.

Depuis trois ans, les « drive », ces points de retrait permettant au client de venir retirer ses achats sans sortir de son automobile, connaissent une véritable explosion : entre janvier 2012 et février 2013, il s’est ouvert l’équivalent de 5 « drive » par jour, tandis que 87 ouvertures étaient annoncées rien que sur le mois de janvier 2013. Ce phénomène a entraîné l’implantation désordonnée d’entrepôts, loin de toute considération d’aménagement du territoire ou de développement durable.

Afin de proscrire le mitage du territoire, le projet de loi va soumettre à autorisation d’exploitation commerciale la localisation de ces « drive » afin qu’ils soient implantés au sein des zones urbanisées, dans les zones commerciales existantes, à proximité des lieux de vie et d’activités habituellement fréquentés par les consommateurs. A également été adopté en commission des dispositions qui visent à "accrocher" l'urbanisme commercial (dont une reforme est prévue dans le cadre de la loi commerce) au code de l'urbanisme et non plus au seul code du commerce.

Voilà, j'espère que vous me pardonnerez ce message un peu technique mais je sais qu'il y a des passionnés (à raison) du sujet et je suis heureuse de pouvoir faire ce point d'étape.

J'en profite pour celles et ceux qui ne connaissent pas l'histoire du colibri pour les inviter à la regarder raconté par notre chère Wangari Maathai http://www.youtube.com/watch?v=IGMW6YWjMxw&feature=youtube_gdata_player (c'est en anglais mais il y a un dessin animé)


Très bonnes fêtes à tous,

Paix, amour et fraternité,

Cécile Duflot

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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 15:43

 

Soutenu par 4 anciens ministres de l’environnement (Delphine Batho, Yves Cochet, Chantal Jouanno, Corinne Lepage), le Rassemblement pour la Planète (RPP) s’est exprimé aujourd’hui pour dénoncer l’éviction par le Gouvernement de ses membres (des ONG lanceuses d’alertes et spécialisées en santé-environnement.) de la Conférence environnementale des 20 et 21 septembre prochains

Rappel des faits. Un arrêté daté du 6 septembre[1] qui officialise la liste des associations membres du CNTE(Conseil National pour la Transition Ecologique) écarte le Rassemblement pour la Planète (RPP), seul groupement d’associations spécialisées sur les questions de santé-environnement (Ecologie Sans Frontière et Respire – pollution de l’air, Générations Futures et le Réseau Environnement Santé – pesticides et produits chimiques, Robin des Toits – Ondes électromagnétiques, Sea Shepherd – biodiversité marine etc.).

Enjeux. Alors que le Ministère du travail publie un rapport sur l’exposition des travailleurs aux produits chimiques cancérigènes qui touchent plus de 2 millions de personnes en France (DARES, septembre 2013) et que pour préparer le futur « plan cancer», une série de propositions concernant le contrôle de l’exposition aux risques environnementaux ont été remises au gouvernement, voilà que celui-ci décide de se priver de l’expertise indépendante de lanceurs d’alertes qualifiés en santé-environnement.

Soutiens et demandes. Nombre de personnalités (dont José Bové – qui boycottera la conférence environnementale, Laurence Abeille, Tokia Saifi… et d’ONG, dont le CNIID, REFEED, Appel de la jeunesse etc., soutiennent les membres du Rassemblement. 4 anciens Ministres de l’Ecologie sont venus en personne marquer  leur soutien (Delphine Batho, Yves Cochet, Chantal Jouanno, Corinne Lepage,) ainsi que la sénatrice de Paris Leïla Aïchi.

Sans l’organisation rapide d’une table ronde sur l’environnement et la santé avec les ONG et les ministères concernés et une intégration sans délai du RPP dans le CNTE, le Rassemblement et Génération Futures, association agréée et habilitée, déposeront avant la fin de la semaine un recours juridique pour demander l’annulation de l’arrêté du 6 septembre, qui ne respecte pas les conditions pourtant prescrites par le décret du 16 aout dernier.

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 21:39

 gazschiste30-08-13-copie-2.jpg   Plus de 1000 personnes se sont retrouvées devant la préfecture du gard ce vendredi 30 aout pour protester contre la mise en oeuvre de projets d'exploitation de gaz de schiste et d'huile lourde dans le nord du Gard. J'y étais avec nombre d'amis de "NîmEuropécologie" et de "Nîmes simplement". 

Cette manifestation à l'initiative de différents collectifs du bassin d'Alès, d'Ardèche, de Nîmes s'est tenue à l'occasion de la remise d'un rapport d'expertise indépendant commandé par le ministère de l'écologie qui conclue qu'une campagne d'exploration est nécessaire pour "une meilleure connaissance géologique du secteur" qui recèle "des hydrocarbures de type huile lourde riche en soufre pouvant être exploité sans recours à la fracturation hydraulique".

Sur des pancartes de manifestants on pouvait lire "Pas touche à nos terres sinon on vous promet l'enfer", "Stop au gaz et huile de schiste" ou "Le gaz de schiste est une forme de colonialisme".

    Le cortège de manifestants était accompagné d'une vingtaingazschisteomartin.jpge d'élus, maires, conseillers généraux, député (parmi lesquels l'ami Olivier Martin, Maire de Gagnières que j'ai eu plaisir à revoir) qui ont été reçus par le Préfet du Gard, Hugues Bousiges, en milieu d'après-midi. L'expertise relève également que "la campagne sismique projetée par MouvOil (société détentrice du permis de recherche) est nécessaire à la meilleure connaissance géologique du secteur et que la technique d'acquisition par camion vibrateur ne présente aucun danger pour l'environnement".

Il est à espérer que la promesse faite par le Président de la République contre l'exploitation du gaz de schiste en France et plus précisemment dans le bassin d'Alès et sur la plaine nîmoise soit tenue et que le programme de transition énergétique évite l'extraction d'énergies fossiles productrices de gaz à effets de serres. Ceci me rappelle que j'ai obtenu, à l'unanimité du Conseil Municipal, un voeu d'opposition de la ville de Nîmes à l'exploitation du gaz de schiste il y a quelques mois sur notre territoire, juste combat qu'il nous faut continuer.

 

 

 

 

 

 

 

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 21:05
Right2Water
Août 2013

Il manque encore 35000 signatures avant le 9 septembre
Nous avons besoin de la votre et de tout votre réseau !


L'ONU
a édicté le droit de l’eau comme étant un bien commun de l'humanité.
Pour le traduire dans notre législation, il faut passer par la commission européenne, puis par une loi française votée par le parlement français.

Au niveau européen,
une initiative citoyenne (ICE) peut obliger la commission européenne à légiférer.
Pour cela, il faut recueillir avant le 9 septembre plus d'un million de signatures, et au moins 7 pays de l'Union Européenne qui l'ai ratifiée dans un nombre de signatures significatives, dépassant un quota fixé par l'Union Européenne.
Première victoire :
Après les premiers 1,3 Millions signatures Mr Barnier a publiquement annoncé, qu'il retirait les services Eau et Assainissement de la Directive sur les Concessions.
En effet, La Directive sur les Concessions, est une machine ultra libérale qui permet de dilapider l’ensemble des services publics et initialement l’eau aussi ! C’est donc un premier recul obtenu grâce à la mobilisation citoyenne.

Et maintenant, pourquoi poursuivre la mobilisation ?
Actuellement, nous en sommes à 1 800 000 signatures en Europe, et déjà 12 pays ont dépassés leurs quotas minimum.
Cette initiative citoyenne va donc être le premier succès européen de la participation des peuples à leur devenir.
La France, pays des multinationales de l'eau (Véolia, GDZ Suez) est à la traine, elle n'en est qu'à
20 000 signatures, alors qu'il en faudrait 55 000 pour valider son quota.

Faisons de cette initiative citoyenne européenne également un succès français, grâce à l'implication de l’ensemble de nos réseaux.

Si nous obtenons 35 000 signatures à cette votation européenne dans les 10 jours, nous aurons réussit à rejoindre le groupe des pays qui agissent pour la reconnaissance de l'eau potable comme un bien commun de l'humanité.

Et dans votre commune ? Et demain ?
Bien qu’Européenne, cette mobilisation nous touche au plus prêt de chez nous.
Vous avez peut être la chance de faire parti des trop rares territoires à ne pas dépendre d’un groupe privé.
Signer la pétition c’est se donner la chance d’obtenir à nouveau une eau de qualité, d’un coût accessible à tous, gérée publiquement.
C’est aussi s’engager pour demain, chez vous dans une re municipalisation
d’un bien commun de l’humanité : l’eau.

Mobilisons nous, c'est possible, en diffusant cet appel auprès de tout nos réseaux personnels.

Faites signer cette votation en diffusant le lien sur le site
https://signature.right2water.eu/oct-web-public/signup.do


 
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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 08:15
 
Europe-Ecologie-Les-Verts-640x305EELV Languedoc Roussillon: pour le développement du transport et du fret ferroviaires mais pas à n’importe quel prix !
Il y a un an à la fin de la deuxième phase de concertation de la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan,EELV avait tiré la sonnette d’alarme sur le coût financier et craint son ajournement pur et simple par le gouvernement, pour des motifs d’économie.
Nous avions aussi rappelé les préconisations que nous avions formulées lors du débat public de la Ligne à Grande Vitesse dès 2009 :
 .Une vitesse de service de 220 km/h pour les voyageurs et de 120km/h pour le fret,
 .Le principe d’une ligne entièrement mixte entre Nîmes et Perpignan,
. Le refus de construire des gares « betteraves » à Béziers, Narbonne, Montpellier et Nîmes (j'étais d'ailleurs intervenu sur ce sujet en Comité Politique Régional).
Le rapport de la commission Mobilité 21, vient de confirmer nos craintes en ne priorisant pas ce projet LGV pour lequel nous avions des réserves pour son aspect pharaonique dépassant les 7 milliards d’Euros. La démesure et la concurrence entre les territoires n’ont pas permis le développement d’une alternative ferroviaire pour le transport de voyageurs comme de marchandises sur un axe languedocien asphyxié par le trafic routier.
EELV-LR demande aux élus en responsabilité dans les collectivités territoriales de repenser un projet régional global de mobilité qui favorise :
- La soutenabilité économique et sociale en ne s’engageant pas dans des projets qui utilisent une trop grande partie des ressources financières disponibles au détriment d’autres investissements indispensables à l’aménagement des territoires.
- La soutenabilité environnementale en favorisant notamment la réduction des pollutions, du bruit, des consommations d’espaces agricoles et naturels et des émissions de gaz à effet de serre.
Les Ecologistes s’engagent à mettre en oeuvre pour l’avenir à toutes les échelles de territoire un véritable projet de mobilité collective : ferroviaire mais aussi tram, bus, auto-partage, covoiturage, transport doux et à repenser l’urbanisation des territoires.
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1 juillet 2013 1 01 /07 /juillet /2013 12:01
   

Au cœur du pacte républicain, les questions de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du logement occupent une place particulière parce-que la question sociale se présente bien souvent en premier lieu comme une question spatiale. Le cadre de vie s’avère générateur d’inégalités nouvelles, la première étant fréquemment celle de l’accès au logement.

Forte augmentation des prix, pénurie de logements, baisse du pouvoir d’achat des ménages : la crise du logement est devenue une réalité incontournable en France. Des décennies de laisser-faire ont aggravé les difficultés rencontrées par les Françaises et les Français pour se loger et creusé les inégalités. Loin d’être un bien de consommation courante, le logement est une dépense de première nécessité.

Pour rétablir une égalité d’accès au logement, il faut aborder les enjeux économiques, sociaux, écologiques dans une approche globale. Le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) est structuré selon trois axes complémentaires, qui marquent la volonté de garantir l’intérêt général: il est porteur d’une démarche de régulation, d’une logique de protection et d’une dynamique d’innovation.

La régulation d’abord. Abandonner au seul marché le choix de société qui découle de la question du logement et de l’immobilier nous a conduits dans un mur que nous avons devant nous actuellement. Depuis trop longtemps la politique du logement et de l’immobilier s’est fondée sur la certitude qu’il s’agissait d’un marché comme un autre et que sa dérégulation permettrait son équilibre.

Cette approche politique a eu au moins trois conséquences néfastes. Tout d’abord l’asymétrie entre l’offre et la demande, censée s’auto-équilibrer par la main invisible du marché, n’a cessé de se creuser. Ensuite, d’un point de vue social, jamais les Français n’ont eu autant de difficulté à payer leur loyer et à avoir accès à un logement. Enfin, et c’est là une faute écologique: des logements ont été construits, mais parfois là où il n’y avait pas de besoin et souvent en consommant des espaces naturels et agricoles. La sortie de crise passe par la voie de la responsabilité et une régulation des loyers, une régulation écologique des constructions, une régulation des professions qui interviennent dans l’immobilier et le logement.

Le deuxième axe, c’est celui de la protection. Propriétaires et locataires doivent être protégés de la violence de la crise. Il faut protéger les plus fragiles, qui, dans une période de grande tension du marché locatif, sont à la merci de tous les abus. C’est pourquoi le gouvernement a souhaité agir avec force face aux marchands de sommeil et propriétaires indélicats.

Il faut aussi chercher à apaiser les relations entre propriétaires et locataires afin que se loger ou louer son bien ne soit plus une épreuve de force mais une étape de vie. Il faut clarifier les règles du jeu. La relation entre propriétaires et locataires ne peut se nouer sur le mode du conflit permanent. Et l’esprit de la garantie universelle des loyers, c’est précisément de protéger à la fois les propriétaires et les locataires contre les risques: il s’agit d’une avancée sociale majeure qui permettra de prévenir les expulsions et de prémunir les propriétaires contre les locataires indélicats.

Enfin, il est du rôle de l’État d’encourager et de soutenir l’expérimentation et l’innovation portées par les habitantes et les habitants. Dans cet esprit, par exemple, l’habitat participatif constitue une manière inédite de se poser la question du logement, il représente une alternative viable, une troisième voie entre le logement individuel et l’habitat collectif.

Le projet de loi Alur est la traduction législative d’une démarche politique de longue haleine, qui puise son inspiration dans les revendications portées des années durant par la société mobilisée pour que les questions de logement soient abordées dans un esprit de justice sociale et que l’urbanisme ne soit pas abandonné à la seule logique de dérégulation.

rencontre avec Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des territoires et du Logement ici à Nîmes avec le Député du Gard C.Cavard. cecile-duflot-nimes.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

> Lire les mesures du projet de loi : Les mesures du projet alur

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 15:08

thomas-porcher.jpgInterview. L’universitaire Thomas Porcher dénonce les illusions économiques vendues par les industriels.

Par CORALIE SCHAUB

Spécialiste de l’énergie, l’économiste Thomas Porcher démontre qu’exploiter les gaz de schiste en France n’entraînerait pas de gains économiques pour la population, notamment car l’expérience américaine n’est pas transposable.

Vous dites que le débat entre pro et anti gaz de schiste est mal posé. Pourquoi ?

Il est réduit à une balance entre gains économiques et coût environnemental. Du coup, il laisse croire que si on trouvait une autre technique d’extraction que la polluante fracturation hydraulique, le problème serait résolu. Or il resterait l’impact sur le climat. Surtout, on serait loin de la manne annoncée. Personne n’a tenté de mesurer l’impact économique réel d’une exploitation du gaz de schiste en France. Car la réponse est connue ! Le Medef et l’Ufip [l’Union française des industries pétrolières, ndlr] savent que le gaz n’a jamais apporté grand-chose à la collectivité. Les spécialistes parlent de «rente gazière» : ce que rapporte le gaz à la compagnie n’a aucune commune mesure avec les créations d’emplois et les effets directs sur l’économie. Un million de dollars de production ne crée que 2,35 emplois ! Les gaz de schiste sont un mirage ne profitant qu’aux compagnies.

Et les 600 000 emplois créés aux Etats-Unis ? Et les 100 000 emplois potentiels en France ?

Comment les Etats-Unis créent autant d’emplois - directs et indirects - avec du gaz ? C’est simple : ils forent en continu. Plus de 500 000 puits entre 2005 et 2012, un nouveau toutes les huit minutes ! C’est énorme. Une ruée vers l’or sauvage, la seule explication du «miracle» américain. Tant qu’il y a des puits installés, il y a des jobs créés. Un par puits, en gros. Le jour où on arrête, c’est fini. En France, pour créer 100 000 emplois d’ici 2020, il faudrait donc forer environ 90 000 puits. Soit 30 par jour ! Un matraquage concentré dans le Gard, l’Ardèche, les Cévennes ou l’Ile-de-France, là où sont les réserves. Mais la densité de population n’a rien à voir avec celle des Etats-Unis. Et ces zones sont touristiques. Inconcevable. En plus, chez nous, le sous-sol appartient à l’Etat. Et non au propriétaire, comme aux Etats-Unis. Les habitants n’y gagneraient donc rien, ou très peu. Ils risqueraient même de s’appauvrir. Aux Etats-Unis, une étude a montré une dévalorisation de l’immobilier dans un rayon de 2 000 mètres autour d’un forage.

Il y aurait de belles rentrées fiscales…

Même pas. Le code minier actuel ne permet pas à l’Etat de récupérer une part importante des bénéfices. La ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, veut le moderniser pour prendre en compte la charte de l’environnement et prévoir la consultation des populations et des collectivités territoriales. Les industriels le savent, c’est pour cela qu’ils sont si pressés d’obtenir des permis.

Les compagnies demandent juste le droit d’explorer pour évaluer les ressources…

Si elles explorent sans exploiter ensuite, elles perdent de l’argent. Car 90% de l’investissement se fait en amont de l’exploitation, des millions d’euros. Explorer veut donc dire pousser la ligne pour exploiter. D’où un effet pervers : les compagnies annoncent des chiffres de réserves faramineux. Pour allécher, accélérer les processus. Quitte à déchanter, comme en Pologne, où les réserves sont dix fois moindres que prévu.

Aux Etats-Unis, le prix du gaz a baissé grâce aux gaz de schiste, profitant aux entreprises et aux particuliers. Ne serait-ce pas bienvenu chez nous aussi ?

Cet argument ne tient pas la route. Le marché européen du gaz est différent, rigide, basé sur des contrats à long terme (dix à trente ans) avec les pays fournisseurs, indexés sur le prix du pétrole. Même si notre gaz de schiste était moins cher que le gaz importé, le prix final s’alignerait sur le plus élevé, c’est un vieux principe d’économie. Seules les compagnies profiteraient de cette rigidité du marché : en vendant leur gaz au prix du gaz importé, elles feraient d’énormes marges. C’est pour cela aussi qu’elles font du «forcing». Ensuite, le prix du gaz remonte déjà aux Etats-Unis. Il est certes passé de 8 dollars par million de BTU [British Thermal Unit] en 2010 à 3 dollars en 2012, car il y a eu ce forage massif et que le marché du gaz américain répercute tout de suite les mouvements de l’offre sur les prix. Mais à 3 dollars, il est moins rentable d’investir, vu les coûts de production élevés. Résultat, l’offre de gaz de schiste baisse et le prix remonte. Il est désormais à 4 dollars.

On parle même de bulle aux Etats-Unis.

Oui. Les prix bas ne tiendront pas au-delà de 2015, c’est impossible. Les pétroliers investissent déjà moins dans le gaz aux Etats-Unis. Ils se tournent vers le pétrole de schiste, car ils le revendent sur le marché mondial du pétrole, au prix de ce dernier, autour de 100 dollars [75 euros]. Les producteurs Américains, comme Exxon ou Chesapeake, disent eux-mêmes que pour investir sur le long terme, il faut que le prix du gaz aux Etats-Unis soit à 7 ou 8 dollars, quasiment au prix européen, qui est à 10 dollars. Avec deux dollars de différence, l’avantage compétitif des Etats-Unis serait négligeable. Engager une politique de forage intensif là-dessus ne vaut pas le coup.

Le gaz de schiste a permis une réindustrialisation des Etats-Unis…

Il a surtout donné du souffle à des industries lâchées depuis des années à cause de la logique actionnariale des entreprises. La chimie, par exemple. Les pétroliers y investissaient peu, car elle ne rapporte que 7% à 8% de retour sur investissement, contre 20% pour l’exploration-production. Les gaz de schiste freinent plutôt la désindustrialisation, les entreprises ferment un peu moins vite grâce à l’énergie moins chère. Mais j’ai expliqué pourquoi elle se renchérira.

Quid de l’indépendance énergétique grâce aux gaz et pétrole de schiste ?

Un mythe. L’argument est basé sur des prévisions de l’Agence internationale de l’énergie [AIE], selon laquelle les Etats-Unis deviendraient le premier producteur mondial de pétrole d’ici 2020. A condition qu’ils continuent à forer 70 000 puits par an ! Ces prévisions supposent que le monde ne bougera pas. Les prendre autant au sérieux est idiot. L’AIE a d’ailleurs fait de monumentales erreurs. En 2000, elle prévoyait un pétrole à 21 dollars en 2010. Or il était à plus de 100 dollars. Elle n’avait pas anticipé l’essor des pays émergents.

Porcher est né en 1977 à Drancy (SeineSaintDenis). Docteur en économie, professeur à l’ESG Management School, chargé de cours à
l’université ParisDescartes, il analyse les relations entre compagnies
pétrolières, pays producteurs et consommateurs.
Son dernier ouvrage, le Mirage du gaz de schiste, vient
d’être publié aux éditions Max Milo.

 

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